mardi 22 septembre 2020

LA VIE CONJUGUE MAL  (16)

Les rayonnages, qu'on appelle à tort "rangements", recèlent souvent beaucoup de bazar. Pour bien faire, il faut y mettre le nez régulièrement et procéder comme dans une fouille archéologique, par couches successives. En surface, des magazines rock, des BD, des pages volantes. Parmi celles-ci, quelques feuilles A4 de toutes les couleurs... je lis : Nouvelles du matin, nouvelles du soir, espoir, chagrin, etc. Bribes de chansons, points de suspension... La vieillesse, un lent amoindrissement des sens, dans tous les sens... Qui a pondu une connerie pareille ? Si vieillir se résumait à se ratatiner dans une atmosphère d’angélus de Millet, ça se saurait. Encore un doux rêveur qui s'est laissé aller, et dont la plume sphincter a souillé le drap de la littérature... « un lent amoindrissement des sens », tu parles d'un morceau choisi, mais par qui ? Peut-être par  Ma Teigne ou Le Béotien... de la poésie du prose, à lire en braille avec des gants de boxe. Direction recyclage carton papier. J'la froisse, j'la tasse, j'l'emboule et dans ma main je vois un nom... Jean Rumin. Défroissage. "Petite histoire de Jean Rumin". Je connais le type qui a écrit ça. C'est le même qui parlait du dédoublement de la personne alitée. C'est moi. Putain de pétard de Pétain, il fait pas bon être soi, surtout quand on ne fait qu'un avec lui.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire