jeudi 18 juin 2020

Alors je vous remets ça dans le contexte. On est à l'automne 1965. Bientôt va se tenir la première élection présidentielle au suffrage universel direct, une idée du général aux grandes oreilles, qui sont de plus en plus pointues depuis qu'il ne porte plus le képi. Mais nous avec Didier*, on s'en bat les cacahuètes, notre attention est monopolisée par les groupes anglais qui sont en train de faire une razzia sur la chnouf jeunesse française. Parmi ceux-ci, les Rolling Stones. Il y a eu The last time, les arpèges de Play with fire, le riff ébouriffant de Satisfaction et la harangue de Get off of my cloud. On a acheté les 45t, chacun son tour, en se les refilant, nos budgets loisirs n'étant pas extensibles et les groupes nombreux. Régulièrement, on se faisait un petit conseil de défense dans le cellier de Didier et on débattait de la meilleure chanson pour défendre nos intérêts et conquérir un peu plus de liberté. Sur les pochettes, il y avait bien les noms, les âges, les goûts, etc. mais pas "de gauche à droite". Brian Jones et Mick Jagger étaient connus de tout le monde, avec leur portrait dans Salut les Copains, Bill Wyman on s'en foutait un peu, non, le problème c'était Keith et Charlie. Et pendant quelques temps, on a mis le nom de Keith sur la bobine de Charlie. Pas longtemps. Quand les deux fois six coups de 66 ont sonné, on a rendu à Richard ce qui était à Richard(s).
* Didier Lempreinte ex
teenager des sixties

2 commentaires:

  1. à mon avis ce genre de figures de styles, ces"marche-pieds", récurrents
    sont inutiles et alourdissent le texte : razzia sur la chnouf jeunesse

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