dimanche 26 mai 2019

FRAGMENTS D'UN MANIFESTE CANIN  (100)

Dans mon bazar, un CD gravé par mon chiot aîné il y a x années. Une compilation pour les jours creux, les voyages en voiture, ceux qui durent. Dix-sept titres triés sur le violet, égarés dans l'orange. À l'écoute ça fait son office, une petite soul kitchen qui donne faim. En n°8, Brown sugar, la quintessence du riff à la Keith Richard* en 220 secondes, après quoi le son s'estompe, puis un silence et c'est... L.A. woman. Non, c'est pas bon, c'est pas la bonne plage ! Je veux dire, j'adore cette chanson, les vocalises de Mr Mojo Rising sont éblouissantes, mais la question n'est pas là. Dans une anfractuosité de mon cerveau limbique, c'est l'intro de Sway par Mick Taylor qui était là dans le noir, prête à débouler dans le sillon. Après les Doors, c'est Lucy in the sky with diamonds, le génie ailé de John, Paul, George, Ringo et George Martin, un morse aux ailes de libellule, un spécimen inaltérable, inaltéré, inaliénable, qui va me faire aller beaucoup mieux... hey, qu'est ce que Wouldn't it be nice vient faire là, à la suite ?!... Dans ma boîte crânienne, les dernières notes de Lucy sont l'écrin de Getting better, all the time ! Et quand la réalité me contrarie, ma truffe s'assèche, mon oreille tombe, mon œil se trouble d'une humeur glauque, amère, caractéristique des réflexes canins conditionnés mis en évidence par Ivan Pavlov en 1890.

* j'ai enlevé le "s" baladeur, car pour moi il n'y a qu'un seul Keith Richard

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire