lundi 12 mars 2018

FRAGMENTS D'UN MANIFESTE CANIN (92)

C'est un privilège que les humains canins ont. L'euthanasie au coin de la rue. Je m'ex- plique. En France, faire appel à la Faculté pour mourir quand on le désire est un chemin de croix. La loi est pesante, imprécise, contournable mais risquée. Le candidat au suicide assisté doit se rendre en Suisse ou en Belgique, deux pays où la fin est facilitée. Ici, dans le giron des droits de l'homme, paradoxalement c'est le statut canin qui peut vous sauver. Donc vous perdre, si mourir est votre planche de salut. Si vous êtes un humain canin, vous pouvez vous rendre dans n'importe quelle officine vétérinaire et demander une mort médicalement assistée. Plus précisément, il faut que l'homme qui est en vous demande au praticien - peu importe son statut - d'euthanasier le chien qui vous est consubstantiel. Seul impératif, votre part humaine doit être supérieure à toute autre, et de manière significative*. Je précise car tout le monde n'est pas au fait de ces choses. Donc si vous souhaitez en finir avec ce monde absurde, sur simple demande écrite, justifiée et recevable, l'homme de l'art validera (ou non) votre dossier et fera une injection létale au chien (ou autre animal) qui sommeille en vous. La totalité de votre être n'y survivra pas, sauf si votre part canine (ou toute autre essence animale) est réduite à de simples traces.

*se munir d'une Carte d'Identité Chromosomique

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