samedi 10 février 2018

FRAGMENTS D'UN MANIFESTE CANIN (90)

C'est une bien étrange nouvelle, qui n'a pas fait les grands titres, ni les moyens, tout juste les petits. Une famille de Siena, en Toscane, compte parmi ses membres deux ou trois humains insensibles à la douleur. En l'occurrence, une mère et sa fille. Elles s'en sont ouvertes à leur médecin il y a quelques années et celui-ci a fait son métier. Il a fait des tests, il a enquêté, a instruit un dossier médical peu commun qui s'est terminé par une recherche chromosomique. Résultat des courses, comme dit le plus jeune de mes beaux- frères, l'un des gènes de ces femmes a muté. C'est ce qui explique leur insensibilité à la douleur, jusqu'à un certain seuil, ça va sans dire. Vous imaginez que ça interroge le chien douillet que je suis. Moi qu'un chat perdu fait pleurer et que la moindre égratignure met dans un état de stress traumatique, pensez si j'eus le cœur serré en imaginant qu'un humain pouvait ne rien ressentir en chutant de son balcon sur un massif de cactées. Car si ce surhumain n'a pas mal quand il se blesse, comment va-t-il se délecter des petits, et des grands, plaisirs que la vie nous sert régulièrement, pour nous garder dans le bain ? La douleur et le plaisir ne sont-elles pas les deux faces d'une même médaille ? Le son et la patine diffèrent, mais ce sont frère et sœur, ou siamois, je dis une ca(ni)gade ou quoi ?

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