lundi 15 janvier 2018

LA VIE CONJUGUE MAL (2)

Ma rencontre avec George Michael eut lieu en 1988, lors du concert donné à Wembley pour les 70 ans de Nelson Mandela. Il chanta trois morceaux, dont Sexual Healing de Marvin Gaye, et surtout Village Ghetto Land de Stevie Wonder. Une performance vocale inouïe, un choc émotionnel, mais qui ne fut le début de rien. Je n'achetai aucun disque. Pendant de très nombreuses années, personne ne me remit sur la piste de Mr George. Puis il est mort, le jour de Noël 2016. Neuf mois plus tard, je tombais par hasard sur un exemplaire abandonné, égaré de LISTEN WITHOUT PREJUDICE. Ce CD date de 1990. Beaucoup d'eau a coulé des glaciers. À ceux qui n'aiment pas ce disque, je ne dirai rien. À ceux qui ne le connaissent pas, écoutez-le. Enfin, à tous ceux qui n'ont pas le temps de prendre le temps, juste quelques chansons. Praying for time : comme une fine gueule trouve des arômes de litchi ou de fraise des bois à un grand cru, je perçois dans cette chanson une gouaille voisine de celle de John Lennon, alliée à des harmonies de Paul, le tout baignant dans un arrangement la Elton John". D'où une forte envie de poursuivre. Freedom : un titre connu pour sa vidéo, heu... très peu fleur bleue. Alors si vous craignez un usage trop profane du gospel, passez au suivant. They won't go when I go : encore une reprise de Stevie Wonder, qui surpasse celle de Village Ghetto Land. La perfection vocale et instrumentale étant indicible, je vous laisse l'imaginer. Cowboys and angels : vous aimez Nat King Cole, Frank Sinatra, Maria Callas, le jazz, la salsa, l'opéra de 4 sous ou de dix louis ? Vous ne serez pas déçu. Si vous n'aimez rien de tout ça, attendez-vous à être surpris. Waiting for that day : ça commence en Lou Reed mineur et ça se termine en Mick Jagger fataliste. Quoi de plus normal pour une refonte des Rolling Stones. Heal the pain / Soul free : deux plages rythmiques qui secouent les cocotiers. Le souffle des cuivres soulève une vague à l'envers, et ça vous envoie au large, loin du rock. Alice on her way to Wonderland. STOP. Retour à la réalité. Si quelqu'un(e) écoute ce disque après avoir lu cette chronique, j'aurai atteint mon but. Et à toi, George parmi les Georges, merci.

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