mardi 12 décembre 2017

FRAGMENTS D'UN MANIFESTE CANIN (86)

En 1923, le chien de Lord Carnarvon meurt à Londres quelques jours après son maître. Vous l'ignoriez. Pire que ça, vous vous en foutez. Alors que vous avez maintes fois entendu parler de la découverte de la tombe de Toutankhamon en 1922 et de ses mystérieux développements, vous ne saviez pas que l'un des grands mécènes du XXème siècle avait un chien. Des documentaires sur Howard Carter, sur Pierre Lacau et sur la malédiction de la vallée des rois, il y en a plein. Par contre, aucun ne mentionne la mort, a fortiori l'existence, de Susie, le welsh terrier de Lord Carnarvon. Dans la littérature, pas une ligne sur les animaux de Bolivar, Garibaldi ou Lénine. Ces hommes reposaient-ils leurs cerveaux surmenés au chant d'un canari ou au ronronnement d'un chat, on ne le sait pas. Comble du cynisme, il faut attendre l'avènement de la presse people pour voir des photos des grands de ce monde, Giscard, Reagan ou Berlusconi, en compagnie de leur chien. Ès qualité, je m'insurge contre cette injustice faite aux animaux de compagnie. Alors que les mélomanes font des gorges chaudes de Pet Sounds, le LP des Beach Boys qui précipita l'arrivée de Sergent Pepper, ils se soucient comme d'une guigne des chèvres qui ornent la pochette de ce disque sublime. Peace & Love, caprins californiens !

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