mardi 20 juin 2017

G & M-E  (5)

Rock & Folk : Autrefois, tu te référais fortement à Paul McCartney. En fait, est-ce que ton personnage ne se rapprocherait pas plus de celui, ascétique, de John Lennon ? Avec le temps, McCartney s'est arrondi. Lennon s'était émacié. Toi aussi, non ?

Gérard Manset : Lennon avait plus l'image d'un artiste que Cartney. Cartney a l'image d'un affairiste, d'un mec qui s'organise comme il veut, qui sait maîtriser son destin, alors que Lennon... (...) Les gens m'apparentent plus peut-être à Lennon parce que les produits que je fais sont censés être des produits planants. Sur le plan artistique, effectivement, Lennon a essayé d'aller plus loin. Plus planant. Tout ce qu'a fait Cartney, à la limite, c'est parfait, alors que dans ce qu'a fait Lennon, il y a vraiment beaucoup de choses à jeter. (...) Mais à côté de ça, le résultat, au bout de dix ans, sur la longueur - le problème du lièvre et de la tortue ! - c'est que Cartney on s'en lasse. On n'a plus rien à en apprendre, plus de surprise. On sait que ce sera bien, mais "chanson", petite chanson. Et puis une fois qu'on connaît une voix comme la sienne, bon... Alors que Lennon, on pouvait s'attendre à tout. À des ruptures. On savait que le prochain disque pouvait être différent...

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