lundi 5 juin 2017

G & M-E  (2)

Rock & Folk : Dans les années 80, vous avez demandé à la télévision qu'on interdise le rock...

Marc-Édouard Nabe : Oui, j'étais énervé, mais il y avait de quoi. J'ai été élevé dans la vraie musique, le jazz notamment. Quand vous avez des Africains qui jouent du tam-tam, ce n'est pas primaire, ils ont 150, 200 ans d'avance rythmique sur n'importe quel batteur de rock. Ce que vous appelez le rock, il faudrait le définir. Disons que le rock c'est le non swing incarné. Et comme par hasard c'est blanc. Pour moi, il faut que ce soit vraiment noir pour que ça apporte quelque chose de profond. Bon, il y a des exceptions... Techniquement, le jazz est très sophistiqué. En quoi c'est mieux que le rock ? C'est une question de richesse, d'inventivité, d'audace. Chaque solo de grand jazzman est une caverne d'Ali Baba qui ruisselle de trésors. Un passage de guitare de rocker ressemble à un obscur grenier croulant de vieilles brocantes rouillées.

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