Cher Gai-Luron,
Suite à la très triste nouvelle que nous avons sue il y a quelques jours, je
t'adresse mes plus sincères condoléances pour la mort de ton papa Gotlib.
Nos pères n'étaient pas de la même génération, de même origine, ils n'étaient
pas nés sur la même terre, mais ils nous ont enfantés et dessinés dans une
communauté d'esprit si étroite que je t'ai toujours considéré comme un frère.
Bien sûr, nous ne nous sommes croisés qu'une fois ou deux, vu que Marcel
était beaucoup plus jeune que mon Daddy Tex Avery. J'étais déjà gros chien
quand tu es né en 1965 et plus porté sur les chansons de Bob Dylan que sur
la BD française transgressive. Ce n'est que plus tard, quand le punk est arrivé,
que j'ai eu l'occasion de lire tes albums et j'ai tout de suite adoré ta tristesse
communicative et ton attitude tendrement désabusée face aux vicissitudes
de la condition canine.
Sois certain que Marcel restera pour toujours dans mon cœur. C'est lui qui m'a
donné le courage d'assumer ma substantifique mélancolie après la mort de Tex,
et surtout c'est lui qui t'a créé, comme tu sais, à mon image. Tu es mon frère.
J'espère que tu n'as pas eu à en pâtir. Si c'est le cas, s'il te plaît ouvre-t'en à
moi et voyons-nous pour nous attrister ensemble.
Je te laisse en te renouvelant toute mon empathie de larmes salées.
Porte-toi au mieux pour les jours qui viennent.
Ton frère de race et d'oreilles tombantes,
Droopy
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