jeudi 19 mai 2016

Jeudi dernier sur France 5, un n° de DUELS que j'attendais et qui ne m'a pas déçu : Godard vs Truffaut. Comme le fait remarquer Mathieu Amalric : entre Godard et Truffaut, on n'est pas obligé de choisir. On peut les aimer les deux, pour des raisons différentes. Je partage son avis. En faisant ce non-choix, on évite aussi de tomber dans les querelles de puristes et les gloses élitistes. Ceci mis à part, je ne savais pas que la correspondance de Truffaut contenait cette longue lettre de rupture écrite en 1973 par François à Jean-Luc, en réponse à la demande d'argent du franco-suisse pour coproduire son nouveau film. Il faut dire que Godard ne fait jamais dans la dentelle, qu'il utilise de la pellicule ou du papier à lettre : « J'ai vu hier La nuit américaine. Probablement personne ne te traitera de menteur, aussi je le fais ». S'en suivit cette très longue réponse de Truffaut en forme de réquisitoire, de règlement de comptes, agrémentée de formules au vitriol ( cf. le fameux "comportement de merde sur un socle" ). Tout ce qu'il dit est légitime. Faut-il pour autant pousser Godard dans le vide que creuse cette fracture, mettre la tête sous l'eau au père d' À bout de souffle, Bande à part, Les carabiniers, etc. j'en passe et des moins moches ? Je ne le pense pas. Et Jean-Pierre Léaud non plus, qui doit tout à l'un et le reste à l'autre.

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