lundi 11 avril 2016

BLACK MICK MAC (7)

Vous avez vu cette année Shine a light, le film de Martin Scorsese. Les concerts ont été filmés à New York, les 29 octobre et 1er novembre 2006. C'était un gala organisé par Clinton. Il y avait pas mal de vieux. Les minutes où Mick chante en duo Champagne and Reefer avec le bluesman Buddy Guy justifient tant de survie. Quand Mick reprend, beaucoup plus tard, Under my thumb, vous savez que la mort n'est pas pour tout de suite. Plus besoin d'alcool ni de justification. La précision du timbre et des instruments, leur chaleur métallique, vous rappelle une phrase de Sade : Je respecte les goûts et les fantaisies. Quelque baroques qu'elles soient, je les trouve toutes respectables, et parce qu'on n'en est pas le maître, et parce que la plus singulière et la plus bizarre de toutes, bien analysée, remonte toujours à un principe de délicatesse. Plus tard, vous sortez dans la rue avec celui ou celle qui vous a suivi dans les draps. Il fait beau. Vous avez le corps et le cœur légers, comme vierges. Tout vous étonne, vous enchante, vous élève. La lumière est partout, jusque dans l'inquiétude. C'est l'heure de Mac. C'est là qu'il faut l'écouter. Leur duel a eu lieu, les morts se sont relevés. Mick a fait crier le sommier et Mac a fait voler la descente de lit.
© Philippe Lançon 2008

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