lundi 29 février 2016

BLACK MICK MAC (1)

Faites l'expérience, puisqu'elle vaudra jusqu'en enfer : mettez-vous au lit avec Mick et Mac aux heures où le pays travaille. Ajoutez-y de l'herbe, un paquet de clopes, de l'alcool et du chocolat. Fixez au mur les posters des mannequins et filles d'ambassadeurs épousées ou arraisonnées par Mick, mais aussi, pour mieux vous imprégner de l'ambiguïté des meilleurs sentiments, celui d'Heather Mills, le mannequin handicapé qui, en 2006, essora Mac, le veuf aux chairs pendantes. Les droits de l'homme ne font pas bon ménage avec l'amour qu'il a si bien chanté. Et, bien sûr, invitez au lit la femme ou le mari d'un autre - si possible, de votre meilleur(e) ami(e). Vous vous sentez Out of time, comme provoquait Mick, tout en voulant Getting better, comme promettait Mac. Tandis que les fringues tombent au sol, vous voulez profiter de l'orchidée pourrissant la voix de Mick, mais aussi de la pâte d'amande fourrant la voix de Mac. Vous tirez une taffe et vous lancez la musique : Sister Morphine puis Lucy in the Sky with Diamonds. En écoutant l'un et l'autre, vous vous souvenez de ce que Mick a dit naguère de Mac et des siens, à propos de leurs films : « Je ne pouvais pas imaginer les Stones faisant quelque chose comme ça. C'était un peu trop loufoque, farfelu, à mon goût. Et John était si sérieux sur un tas de choses ».

© Philippe Lançon 2008  (à suivre)

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