lundi 6 octobre 2014

FRAGMENTS D'UN MANIFESTE CANIN (62)

Dans cette colonne peuvent s'afficher toutes les doléances canines, que ce soit en langage articulé ou non, en aboiements, grognements ou hurlements à la vie. Aujourd'hui la parole est donnée à la canaille, un mot passé dans le langage courant qui désigne indifféremment un membre de la fraction enragée, malhonnête ou imprévisible de la race humaine et qui serait donc assimilable à la race canine, puisque le mot canaille vient du latin canis. Alors la question est simple. Nous, chiens du monde entier, militants du CRI - Canine Race International - devons-nous prendre au pied de la lettre ce propos racial et nous comporter comme les humains le disent ? Je crois, hélas, que oui. Nous, canaille universelle, déclarons que si on nous assimile à des êtres grossiers et malfaisants, sauf exceptions qui sont le fait du prince, nous traiterons les humains comme des vermines. Car c'est ce qu'ils sont, des vers coincés dans leurs boyaux étroits, asphyxiés par leurs certitudes fétides, immobilisés sous terre par un embonpoint qui nuit gravement à leur reptation vers un là-bas, une lumière au bout de la galerie, où ils rempliront leurs petites éponges ratatinées de quelque oxygène O pour échapper à leur destin de larves. Nous les attendons, la truffe au vent, le nez dans le gazon. Sortez de là si vous êtes des hommes !

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