Personne n'a parlé mais je ne peux plus me taire. C'est une
affaire très grave, impliquant les pouvoirs publics. Les faits remontent au dimanche 24
février 1974. Deux cent cars sont réquisitionnés dans les régions
Rhône-Alpes Auvergne et Bourgogne Franche-Comté. À sept heures du matin,
c'est la rafle. 10.000 jeunes sont entassés dans les cars et dirigés
vers le Palais des Sports de Lyon. À leur arrivée, ils sont dépouillés
de leurs objets personnels et parqués à même le sol. Pendant plus de
douze heures, ils sont retenus dans des conditions
indignes. Ni couvertures, ni boissons chaudes, quatre WC, quatre lavabos, pas de
cabine téléphonique. La sono diffuse Elvis et Sha Na Na. À 18h arrive Alquin, un groupe de bataves pâles qui détend un peu
l'atmosphère lourde en fière aumône. Beaucoup n'ont ni bu ni mangé depuis plus de dix heures. Le froid, la
nuit tombe. 19h : les Who entrent en scène. Pete Townshend envoie la première boule
de pinball wizard, John Entwhistle et Keith Moon lui emboitent le pas et c'est
le drame. Le volume sonore est demesuré, deux mille tympans éclatent. La pression atmosphérique et la température doublent, triplent. L'air s'ionise positivement, le spectre lumineux est brisé. Les
séquestrés daltoniens se ruent vers les issues de secours, mais tout est claquemuré.
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