lundi 24 mars 2014

FRAGMENTS D'UN MANIFESTE CANIN (55)

« soushumains, on vous emmerde le trottoir, on vous pisse au caniveau » Voilà un tag vu dans un bourg de cinq mille habitants. Évidemment, ce n'est pas le genre de déclaration qui va faire avancer la cause des chiens, mais il faut comprendre la réaction épidermique d'une population qui n'a plus d'avenir, si ce n'est la marge, le mépris, la misère. Nous, chiens parlants de dernière génération, fiers de notre canin' out ou qui le regrettons car cela ne nous a apporté que des emmerdes, et aussi tous les autres, qui nous contentons d'aboyer de la gueule et qui traînons notre génome et notre histoire comme un boulet, unissons nous ! Nous, bâtards issus d'une consanguinité affligeante, refusons les emplois subalternes qui nous sont dévolus, refusons ces rôles de méchants et assemblons nos forces pour élaborer un modèle alternatif. Jour après jour, nous faisons le même constat. Les humains sont des êtres infatués soucieux de leur petite personne et du petit théâtre dans lequel ils se meuvent. La grève générale que j'appelais de mes vœux à la fin janvier* a fait long feu. Alors je m'adresse aux chiens sauveteurs fureteurs. Laissez les morts et les blessés sous les décombres, laissez les trafiquants faire leur business et restez sourds à toute admonestation hiérarchique. Ça leur passera avant que ça vous reprenne.

* voir fragment n°49

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