vendredi 13 septembre 2013

MUSIQUE, TOUR, DÉTOUR, DIX CONCERTS  [ 9 ]

Bob Marley - 4 juin 80 - Dijon, Palais des Sports. J'ai longtemps gardé le billet* comme un gris-gris. J'ai pas vu les Beatles, Jacques Brel, John Coltrane ni Fleetwood Mac, mais bon quand même, le Fumeur de Ganja, le Joueur de Foot Pieds Nus, le Rasta Universel, oui. Mais voilà, on nous a menti. Comme Festina a menti à Richard Virenque. Exit le Palais des Sports où fin avril, j'ai vu les Dogs et Gilles Tandy et fumé ma dernière cigarette, une Peter Stuyvesant bleue. Pourquoi cette tromperie ? Jah seul le sait. On s'est retrouvés dans un stade en béton. La pire acoustique qu'on puisse imaginer. La scène dans la tribune à notre gauche, le public partout ailleurs. Deux sons. Le son direct et le son réverbéré par la tribune de droite. Écouter Bob Marley dans ces conditions, c'est comme manger un tournedos Rossini accroupi sur une grille de métro ou boire un verre de Meursault Charmes dans une pissotière. Mais il faut accepter et faire contre mauvaise fortune bon reggae. Comme il faut des cons pour mettre en valeur les gens brillants, il faut des mauvais organisateurs de concerts pour apprécier les esthètes, ceux qui font ce métier par amour de la musique et pas par amour des talbins. En 1976 à Kingston, Robert Nesta Marley a échappé à un assassinat. En 1980 à Dijon, c'est sa musique qui a morflé.

* voir article du 24 juin 2012

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