vendredi 12 juillet 2013

MUSIQUE, TOUR, DÉTOUR, DIX CONCERTS  [ INTRO ]

La musique ne se raconte pas, c'est le plus immatériel des arts. Les concerts non plus. On peut s'en souvenir, un peu, beaucoup, passionnément, et puis perdre soudain toute trace tangible, se retrouver avec une simple sensation, une petite lumière, une vibration. Le premier concert est parfois difficile, c'est un choc émotionnel. Ou alors c'est le second qui accroche. Après, ça roule tout seul. Le premier c'était Memphis Slim, avec sa mèche blanche en haut du front, pile au milieu, et ses ratiches étincelantes comme les dominos du piano. Natch était là. Y'ug aussi. C'est la seule année où on a été réunis dans une même enceinte. Spirituelle et scolaire. Musicale et politique. Automne 68. L'année d'après Y'ug est parti, il avait son bac. Avec mention, le salopiot. Natch et moi sommes restés. En 1969, j'ai rêvé d'un coin de ciel bleu à Londres, un quart de mètre carré d'herbe verte au bord de Serpentine... Dr Sympathy et Mr Hyde Park. Mais ce n'était qu'un rêve. En 1970, le troisième concert a été le bon, celui qui débloque la situation. Charlie Watts et ses Rolling Stones étaient à Paris pour trois soirs, au Palais des Sports de la Porte de Versailles. Il a fallu se transporter sur place et ça n'a pas été simple. Mais Charlie a été très bon et les deux Mick ont fait le job. Keith ? Transparent ce soir-là, comme sa guitare.

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