lundi 29 juillet 2013

FRAGMENTS D'UN MANIFESTE CANIN (33)

Pour en finir avec cette histoire de dieu, ou de Dieu, d'Ô Dieu, d'ô dieux, je m'aperçois que j'ai élaboré il y a longtemps un argumentaire que j'ai patiemment laissé mûrir, en parallèle avec mon propre mûrissement pour ainsi dire. Je vous le livre aujourd'hui en exclusivité. Argumentaire est un bien grand mot, car en fait cela consiste en une seule idée, centrale, massive, très difficile à prendre en défaut, du moins ai-je la faiblesse de le croire. Si le dieu des humains existe, sous une forme ou sous une autre peu importe, alors se pose la question de sa propre légitimité. Même s'il n'a pas apparence humaine - et pourquoi l'aurait-il, c'est absurde - il a en commun avec l'humanité qu'il pense, puisqu'il est issu de celle-ci. Et même s'il ne pense pas, il est. C'est le sujet de notre débat, n'est-ce pas ? Car s'il n'est pas, qu'en est-il de la raison d'être de notre discussion ? Bref, je caresse l'idée que Dieu n'existe pas car si c'était le cas, il faudrait se demander de qui ou de quoi il tient sa position, son omniscience, sa toute puissance. Qui l'a fait dieu et pourquoi ? Et je ne parle pas du problème moral que ça devrait lui poser, lui qui est le chantre de l'humi- lité et la négation de la vanité. Et par pitié, humain mon ami, ne me dis pas « parce que c'est comme ça, depuis les millénaires des millénaires et pour les siècles des siècles » !

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