lundi 29 octobre 2012

Jamais vu ni Emmanuelle, ni Emmanuelle 2, 3, etc. Le Tatoué* ou l'un de ses VRP m'en a préservé, mais j'ai vu deux ou trois fois La marge. Sylvia Kristel et Joe Dallesandro se mouvant en lumière naturelle dans un hôtel de la rue du faubourg Saint-Denis, entre le boulevard de Magenta et le boulevard Bonne Nouvelle. Un film de Walerian Borowczyk tourné en 1976. Un monde clos. Un souvenir fragile qu'il serait dangereux de soumettre à la lumière crue d'un visionnage contemporain. Qu'ai-je dans la tête ? Sont-ce des bribes d'images rétiniennes particulièrement persistantes, des lambeaux d'ionisation du cerveau reptilien ou - troisième hypothèse - les rayons lumineux constituant ces images ont réellement convergé à travers un système optique jusqu'à un plan focal et impressionné la pellicule argentique placée là à cet effet ? Les couleurs saturées et le grain, le mutisme teinté de minimalisme, tout cela aurait un substrat de réalité ? Cette perte de repères, compréhensible mais difficile à analyser après tant d'années (ou si peu d'années après, tout dépend de l'humeur) serait normale, voire bénéfique ? Une enquête est en cours.
En parcourant à reculons l'escalier de WB, il y avait eu aussi La bête en 75, avec Guy Tréjean en maître d'étalon et La marée, le premier des Contes immoraux en 74 avec Fabrice Luchini au bord de la falaise, équilibriste collé à la paroi, entre la brise de la marée et le grain des mots. Et puis, puisqu'il faut finir par lâcher le morceau, en 1968 il y avait eu Goto, l'île d'amour, mais c'est une autre histoire. Un autre monde. Enquête en cours également. Rapport avant le 31 décembre 2012, si tout se passe bien.
* nouvelle appellation du dieu des chrétiens

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire