mercredi 14 mars 2012

SAMUEL LE MAGNIFIQUE

La légende veut que l’auteur essuya une quarantaine de refus d'éditeurs anglo-saxons pour Murphy, avant de se voir signifier la même réponse en 1938 par Raymond Queneau aux éditions Gallimard, au motif que "son anglais ésotérique reviendrait trop cher à traduire". Pour surmonter ce handicap, Beckett traduit alors lui-même le texte et signe chez Bordas en juin 1946. Mais l'ouvrage connait un échec cinglant, la critique est inexistante, les ventes désastreuses - 95 exemplaires vendus. Bordas rompt le contrat en 1950, et refuse d'éditer les trois volets constitués par Molloy, Malone meurt et L'Innommable, rédigés entre 1947 et 1949. Grâce à Robert Carlier, Molloy arrive entre les mains de Jérôme Lindon, qui dévore le texte en une nuit. La semaine suivante, Beckett signe chez Minuit, qui rachète le stock des invendus de Murphy et les revêt d'une nouvelle couverture. En 1951, le jour se lève sur le travail ahurissant de Samuel Barclay Beckett.

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