mercredi 16 novembre 2011

LA SCÈNE QUE JE CONNAIS PAR CŒUR

Celle du tapissage dans Le Samouraï de Jean-Pierre Melville ; Jef Costello - Alain Delon - est soupçonné d'un assassinat commis dans une boite de nuit, mais il s'est fabriqué un alibi avec sa maitresse, Jane Lagrange - Nathalie Delon ; le commissaire - François Périer - organise un tapissage en règle pour le confronter à un témoin ; il réunit une dizaine de types raflés dans la nuit, y rajoute Costello et lui demande d'échanger son chapeau avec l'un des hommes et son imper avec un autre ; le témoin est Wiener, l'ami de Jane Lagrange ; il prévient le commissaire : « je n'ai aucun sens de l'observation » Périer répond qu'il veut tenter l'expérience et lui met le marché en main « vous êtes le seul à avoir croisé l'homme qui sortait de chez mademoiselle Lagrange ; de lourdes charges pèsent sur cet homme ; soit vous le reconnaissez formellement et je serai dans l'obligation de le relâcher car il a un alibi très solide, soit ce n'est pas lui et je m'efforcerai de démolir cet alibi » Wiener observe attentivement chaque individu ; après un court temps de réflexion, il s'adresse au commissaire : « j'ai conservé une image composite de l'homme que j'ai croisé dans le hall de l'immeuble de mademoiselle Lagrange... un chapeau comme celui-ci ( il désigne le chapeau de Costello sur la tête de l'un ), un imperméable comme celui-ci ( il désigne l'imper de Costello sur le dos de l'autre ), une silhouette comme celle de monsieur ( il désigne Costello ) »... Périer se passe la main dans les cheveux en soupirant : « qu'est-ce que ce serait si vous aviez le sens de l'observation ! » ; quelques minutes plus tard, Costello est dans le bureau du commissaire, mains dans les poches, feutre sur le crâne « je peux m'en aller ? »... « hélas oui »

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