mardi 18 octobre 2011

Un habitué est accoudé au comptoir devant ses deux whiskies quotidiens. Cela fait des mois que la même scène se reproduit. Le garçon est intrigué. Il y a longtemps qu'il a envie de poser une question à ce client auquel il s'est attaché. Un jour enfin, il finit par se décider. « Excusez-moi Monsieur, je ne voudrais pas être indiscret, mais pourquoi prenez-vous toujours deux scotchs, et pas un double ? »... « Ah, c'est parce que j'avais l'habitude de venir dans ce bar avec mon meilleur ami. Maintenant il est loin d'ici, mais je continue à commander deux verres, en souvenir de nos bons moments ». Les semaines passent. Un jour, alors que le garçon lui présente ses deux verres, l'homme lâche tristement : « Non, un seul s'il vous plaît ». La scène se répète le lendemain et les jours suivants. Jusqu'à ce que, n'y tenant plus, le garçon pose la question qui lui brûle la langue. « Monsieur, nous nous connaissons bien maintenant et je prends la liberté de... enfin, j'ai peur de comprendre que... »... « Qu'est-ce que vous comprenez ? »... « Eh bien, comment dire... je vous vois triste... et si vous ne prenez plus qu'un seul whisky... c'est qu'il est arrivé quelque chose à votre ami... je veux dire... il est mort, n'est-ce pas ? »... « André ? Mort ? Mais qu'est-ce qui vous fait croire ça ?... Il va très bien. C'est moi qui ai arrêté de boire... »

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