mardi 25 octobre 2011

London, 1969

Venons-en à LET IT BE, une collection de dix chansons inédites, plus get back et let it be.
Comment ça, dix chansons inédites ? C'est simple : début janvier 1969, moins de deux mois après la sortie de "The Beatles", les susnommés s'enferment dans les studios de Twickenham. L'idée est de faire un film qui montrerait le groupe en plein travail. Michael Lindsay-Hogg, qui vient de terminer le tournage du Rock and Roll Circus avec les Rolling Stones et pour la BBC, est aux manettes. Le concept n'est pas mauvais, bien que dans la musique on préfère mettre les pieds sous la table que voir le chef préparer la tambouille. Le problème est que les sessions se passent mal. Visiblement, John et Paul sont en délicatesse, George menace de tout plaquer et Ringo regarde tout ça de son œil de cocker triste. Fin janvier, démontez le travelling, il n'y a plus rien à voir. Mais plutôt que chacun chez soi, tout le monde se retrouve au n° 3 de Savile Row dans les locaux d'Apple. La présence de Billy Preston débloque la situation. Le 30 janvier, nos quatre garçons dans le froid chantent sur le toit de l'immeuble. Dans la rue, les passants lèvent la tête et tapent du pied, y compris les bobbies. Le single get back~don't let me down est mis en boite et sort en avril. Ce n'est que l'été venu que George Martin fédérera les égos endoloris pour une ultime réunion dans les studios d'Abbey Road. Ce LP, le dernier des Fab Four, enregistré dans la joie (de la séparation) et la bonne humeur (de la liberté retrouvée) sera dans les bacs fin septembre. L'annonce de la séparation est rendue publique le 10 avril 1970, peu de temps après la sortie du single let it be~you know my name.
Quand l'album LET IT BE est en vente en mai 70, il s'agit donc bien d'un album d'inédits, puisque entre sa conception et sa sortie, sont parus 1 LP (Abbey Road) et 4 SP (get back, the ballad of John and Yoko, something, let it be). CQFD.
Sûr qu'avec des chutes de studio telles que Two of us, I dig a pony, Across the universe, I me mine, I've got a feeling, One after 909, For you blue, ça vous laisse un petit vertige en remettant en perspective la production musicale contemporaine.

Savile Row, London 2010

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