lundi 17 août 2020

La multiplicité. Je me rappelle que ce concept avait prospéré dans mon tendre cerveau d'adolescent. À l'époque, je n'avais vérifié ni le sens exact, ni même l'existence de ce mot dans le dictionnaire. Je l'avais adopté car il me semblait résumer plus qu'aucun autre ce sentiment, non pas d'infini, mais de multiplication de l'infini. Preuve par 27 (3 puissance 3) que le jeune âge porte en filigrane les tourments de l'âge mûr. Car ces milliards de milliards de cellules (non, d'atomes... si, de cellules aussi, car au final ce ne sont que des prisons) à la puissance mille milliards de milliards, ont fait des petits depuis 51 ans (3 fois 17), comme le petit macchabée dans Les Funérailles d'antan. Ils m'obsèdent toujours, ils m'inquiètent. Pire, ils m'angoissent, car je reconnais en eux l'ADN de ceux de 1969, ceux-là même (les milliards et les atomes) ou celles-là même (les cellules et les prisons) qui m'ont fait rater le bac, avec Visions of Johanna, faut pas l'oublier celle-là. Mais quelle idée saugrenue de parler de cette chanson dans l'épreuve de philosophie d'un examen aussi cartésien, au sens déprécié du terme ? La probabilité de tomber sur un correcteur que cela amuse, ou intrigue, était proche de zéro. C'est dans l'épreuve de mathématiques qu'il fallait faire péter les probabilités, pas là. Tant mieux, l'échec n'en fut que plus éblouissant.

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