samedi 1 février 2020

HaSoFiN  n° 498

Je rentre chez mes grand-parents en repliant un grand parapluie noir. Il manque quelques embouts à l’extrémité des baleines. C'est un parapluie que m'a prêté une vieille dame. Ma grand-mère est là, dans l'arrondi du couloir. Elle a sa tête des mauvais jours. Je connais bien cet air réprobateur. Je vais droit au but : « Qu'est-ce qu'il y a ??... c'est un manque de respect ? » Elle baisse le regard, l'air évasif et un peu dégoûté, genre : c'est toi qui l'as dit, pas moi. C'est ce qu'elle pense, sans l'ombre d'un doute, je la connais comme si elle avait fait ma mère. Je jette le parapluie par terre en projetant de l'eau dans le miroir et je claque la porte. J'extirpe ma Mobylette de sous l'escalier en colis maçon mot nu mental et quitte la rue du Gustatif Courbet. Ma suie hors de je. Elle m'a poussé à la dernière extrémité, celle des baleines.

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