lundi 25 novembre 2019

L'autre jour au réveil me restait en tête l'image très précise de cet ancien coquard (je fais entrer ce nom dans le langage courant, nom commun plutôt que nom propre, en tout cas c'est vrai pour nous, les valeureux porte-drapeaux du vénérable établissement) qui jouait défenseur latéral dans l'équipe de foot de l'U.S.B. Petit, trapu mais fin, tout en muscle, très volontaire dans le jeu, dur sur l'homme, un battant de première. Au travail, c'était un peu différent, tantôt souriant, blaguant, gentil comme un ch’ti, tantôt irascible et montant vite dans les tours, et dans le ton, quand il était contrarié. Je revois son visage si nettement que je pourrais le dessiner. Il me semble qu'il avait un surnom très court, d'une syllabe, genre "rat" ou quelque chose qui claque comme ça. Voilà, c'était un reste d’un hasofin lambda, d'un matin omicron. One too many mornings. Si demain j'arrivais à mettre un nom sous le portrait de cet homme de devoir, jovial à ses heures, ce serait le bonheur, car je pourrais m’identifier à ce témoin doté d'un sens de l'observation extraordinaire, celui qu'on voit dans le Samouraï (dans la scène dite du tapissage), l'un de mes films préférés toutes époques et tous styles confondus. Dans le cas contraire, je serai chafouin, car ce sera la preuve par l'imagerie mentale que je mélange les tords-chons avec les serre-viets.

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