dimanche 10 juin 2018

DESTINATION FAB (2)

La fin de siècle s'écoula cahin-caha. Les disques tenaient de plus en plus de place dans mon intérieur, inversement les concerts intéressants étaient de plus en plus espacés. Dans mon esprit, et dans mon cœur, les Beatles ne rivalisaient plus avec aucun autre groupe. Ils étaient sortis du jeu. La mort de John avait délié quelques langues, mais plus j'en apprenais sur eux, plus ils m'étaient chers. Le rebelle, musicien myope mais militant, self made miracle man, était passé de l'autre côté du mouroir. Il était devenu un de mes proches, un membre de ma famille. Cet attachement s'étendait évidemment aux vivants, et je restais attentif aux faits et gestes des autres Fab. George se faisait de plus en plus discret dans les médias (ça, on en avait pris l'habitude), mais aussi dans sa production musicale. Je me souviens de Got my mind set on you, et puis des Traveling Wilburys avec Bob Dylan et Tom Petty, et puis plus rien. À la fin des années 90, les nouvelles n'étaient pas bonnes, et un jour de novembre 2001 on a appris que George était mort. Dix ans plus tard, le film de Martin Scorsese, Living in the material world, a levé une partie du voile. Cette nuit de décembre 99 à Friar Park, les coups de couteau, encore un schizophrène. J'ai revu John rentrant chez lui, une nuit, au Dakota Building. La tristesse a été ravivée.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire