mercredi 25 janvier 2017

JOURS INTRANQUILLES À AUVERS (17)

Lettre à Théo et Jo  (2 juillet 1890)

Mon cher Théo et chère Jo,
Je viens de recevoir la lettre dans laquelle tu dis que l'enfant est malade ; je voudrais bien venir vous voir et ce qui me retient, c'est la pensée que je serais encore plus impuissant que vous autres dans le cas donné de chagrin. Mais je sens combien cela doit être éreintant et voudrais pouvoir donner un coup de main.
En venant de but en blanc, je crains d'augmenter la confusion. De tout mon cœur je partage vos inquiétudes pourtant. C'est bien dommage que chez M.Gachet la maison soit si encombrée de toutes sortes de choses. Sans cela je crois que ce serait un bon plan de venir loger ici - chez lui - avec le petit, au moins pour un bon mois, je crois que l'air de campagne fait énormément de l'effet. Dans la rue ici il y a des gosses nés à Paris et réellement maladifs, qui pourtant vont bien. Venir ici à l'auberge se pourrait aussi, c'est vrai. Pour que tu ne sois pas trop seul, je pourrais moi venir chez toi pour une semaine ou quinzaine. Cela n'augmenterait pas les dépenses. (...)
Une lettre de Gauguin assez mélancolique, il parle vaguement d'être bien décidé pour Madagascar, mais si vaguement qu'on voit bien qu'il ne pense à cela que parce qu'il ne sait réellement pas à quoi d'autre penser.
Et l'exécution du plan me paraît presque absurde.
( à suivre )

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