mercredi 4 janvier 2017

JOURS INTRANQUILLES À AUVERS (15-fin)

Lettre à Théo  (24 ou 25 juin 1890)

Mon cher Théo,
Le Hollandais travaille assez assidûment, mais se fait encore illusion sur l'originalité de sa manière de voir considérablement. Il fait des études à peu près comme en faisait Koning, un peu de gris, un peu de vert, avec un toit rouge, une route blanchissante. Que faut-il dire dans un cas comme cela, s'il a de l'argent, alors certes il fait bien de faire de la peinture, mais s'il faut qu'il intrigue beaucoup pour en vendre, je le plains d'en faire, comme d'autres d'en acheter à un prix relativement trop élevé. Là si pourtant il travaillait seulement bien assidûment tous les jours, il arriverait. Mais seul ou avec des peintres qui travaillent peu, il ne ferait pas grand chose je crois.
J'espère faire semaine prochaine le portrait de Melle Gachet et peut-être aurai-je une fille de campagne à poser aussi. Je suis content de ce que Boch me fait cet échange, car je trouvais qu'ils avaient bien payé un peu cher relativement l'autre toile, étant des amis.
J'aimerais beaucoup un peu plus tard venir à Paris quelques jours, précisément pour aller une fois chez Quost, chez Jeannin, un ou deux autres. Je voudrais bien que tu eusses un Quost, et il y aurait probablement moyen d'en échanger un. Gachet viendra aujourd'hui voir les toiles du Midi.
Prospérité avec le petit et bonne poignée de main en pensée à toi et à Jo.

( la fin manque )

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