mercredi 21 décembre 2016

JOURS INTRANQUILLES À AUVERS (14-fin)

Lettre à Paul Gauguin  (sans date)

Mon cher ami Gauguin,
Alors vous comprenez qu'étant arrivé à Paris un peu ahuri, je n'ai pas encore vu de vos toiles. Mais bientôt j'espère y retourner pour quelques jours. Très content d'apprendre par votre lettre que vous retournez en Bretagne avec de Haan. Il est fort probable que - si vous me le permettez - je viendrai pour un mois vous y rejoindre, pour y faire une marine ou deux, mais surtout pour vous revoir et faire la connaissance de de Haan. De ces jours-là nous chercherons à faire quelque chose de voulu et de grave, comme cela serait probablement devenu si nous eussions pu continuer là-bas.
Tenez, une idée qui peut-être vous ira, je cherche à faire des études de blé ainsi - je ne peux cependant pas dessiner cela - rien que des épis bleu vert, feuilles longues comme des rubans vert et rose par le reflet, épis jaunissant légèrement, bordés de rose pâle par la floraison poussiéreuse - un liseron rose dans le bas enroulé autour d'une tige. Là-dessus sur un fond bien vivant et pourtant tranquille, je voudrais peindre des portraits. C'est des verts de différente qualité, de même valeur, de façon à former un tout vert, qui ferait par sa vibration, songer au bruit doux des épis se balançant à la brise ; c'est pas commode du tout comme coloration.
( la fin manque )

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