mercredi 25 mars 2015

DERNIER TANGO À L.A. (10)

Pourtant, si l'on en croit Elliot Mintz, "pour une journée d'incohérence alcoolisée, il y en avait dix où il était parfaitement clair". Notamment lorsqu'il reçoit Cynthia et Julian, qu'il emmène plusieurs fois à Disneyland, et surtout quand il prend en main l'enregistrement d'un album de Nilsson, Pussy Cats. Lennon réalise qu'au milieu du chaos qu'il engendre plus ou moins malgré lui - le nombre de stars hollywoodiennes qui débarquent en studio ou dans la grande maison qu'il loue à Santa Monica est carrément hallucinant - il est le seul capable de prendre des responsabilités.
Les séances de Pussy Cats démarrent le 28 mars 1974 aux studios Burbank, avec plus ou moins les mêmes musiciens que ceux qui officient sur Oldies but Mouldies, et bénéficient, dès la première semaine, de la visite inattendue de Paul et Linda McCartney de passage en ville. La soirée finira par une longue jam sur Midnight Special, au cours de laquelle les fameuses harmonies vocales, passablement entamées par l'alcool toutefois, résonneront pour la toute dernière fois. Le partenariat ATV/Northern Songs ayant été dissous et Klein évincé, les rapports entre les deux vieux complices se sont nettement améliorés. D'ailleurs, quelques mois plus tard, au cours d'interviews données à la presse anglaise, Lennon évoque pour la première fois la possibilité de reformer les Beatles.
« Il n'existe aucune loi qui dise que nous ne ferons plus rien ensemble, et aucune loi qui dise qu'on le fera. Si on faisait quelque chose (ensemble) je suis certain que ce ne serait pas permanent. On le ferait juste pour ce moment-là. Je pense que nous sommes plus proches à présent que nous ne l'avons été depuis longtemps ».

(à suivre)   © Manuel Rabasse 2014

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