mercredi 18 février 2015

DERNIER TANGO À L.A. (5)

Le 18 octobre, la surprise est totale pour Lennon : Whatever Gets You... devient n°1 des charts et Walls and Bridges suit aussitôt le même chemin. En partie grâce à Elton, Lennon a réussi son come-back, mais il a perdu son pari et va devoir tenir sa promesse de se produire sur scène, ce qu'il n'a pas fait depuis le concert du 30 août 1972 au Madison Square Garden - si l'on excepte un bœuf impromptu au Troubadour de L.A., le 30 novembre 1973, à l'occasion d'un concert de Dr John. Mais avant cela, Lennon a décidé de retourner au Record Plant en compagnie du noyau dur des musiciens qui ont participé aux sessions de Walls and Bridges. Il souhaite terminer l’enregistrement de cet album de reprises de classiques du rock fifties, Oldies but Mouldies, entamé un an plus tôt à L.A. sous la houlette de Phil Spector et demeuré inachevé.
Pour bien comprendre de quoi nous parlons ici, il convient de revenir au début de l'année 1973. Celle-ci a fort mal commencé, avec la réélection de Richard Nixon, l'ennemi juré de John. Le prenant - plutôt à raison (l'album Some Time in New York City, entre autres) - pour un personnage dangereusement subversif, Nixon a en effet fait des pieds et des mains pour favoriser son expulsion du territoire américain. En réalité, maintenent qu'il a réinvesti la Maison Blanche, Nixon se moque comme d'une guigne de Lennon. Mais celui-ci n'en sait rien et se croit toujours espionné par le FBI. De toute façon, son sort est toujours suspendu à la décision de l'Immigration and Naturalization Service (INS). Suite à une condamnation pour usage et possession de drogue au Royaume-Uni, son ordre d'ex- pulsion est confirmé le 23 mars. Il a soixante jours pour quitter le territoire.

(à suivre)   © Manuel Rabasse 2014

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