lundi 22 septembre 2014

d'aucuns, pas tous heureusement, me trouvent etc, indolent, mou, passif (par ordre alphabétique) mais les deux seuls qualificatifs qui me siéent sont fatigué et paresseux... la fatigue est ma nature, mon essence, elle me vient d'une naissance harassante... cinq kilos et demi de jambon au torchon à sortir par les voies naturelles, ma mère en a bavé c'est sûr, mais moi aussi... en fait je ne m'en suis jamais remis... j'avais sans doute dans l'idée de squatter l'utérus maternel pendant une année pleine, une sorte de petite maturité qui m'aurait permis d'affronter le réel avec quelques arguments, mûrement réfléchis du fond de mon souterrain de velours... la médecine en a décidé autrement en m'expulsant avant la fin du dixième mois de gestation et avant le début de la trêve hivernale... une décision du corps médical qui n'est pas exempte d'arrière-pensée... mais il faut oublier, tout ça est très loin maintenant... et puis il y a la paresse, un sacerdoce, une deuxième peau, tellement consubstantielle à mon identité qu'elles ont - la paresse et moi - le même patrimoine littéral... à une lettre près, comme chaval qui s'était baptisé cheval en hommage au facteur, mais couché sur le papier, le "che" s'est changé en "cha"... le déter-minisme est une pince charmante (!) qui se referme sur nous jour (nuit) après jour (nuit)...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire