MORT
À CRÉDIT, un roman par le Docteur Louis Ferdinand DESTOUCHES - BRODARD
ET TAUPIN, IMPRIMEUR RELIEUR. Paris Coulommiers France - Dépôt légal
n°2576, 1er trimestre 1963. LE LIVRE DE POCHE - 4, rue de Galliéra, Paris
p.55 =
mon père, en prévision que je serais sans doute voleur, il mugissait comme un
trombone. J’avais vidé le sucrier avec Tom un après-midi. Jamais on l’a oublié.
Comme défaut en plus j’avais toujours le derrière sale, je ne m’essuyais pas,
j’avais pas le temps, j’avais l’excuse, on était toujours trop pressés... Je me
torchais toujours aussi mal, j’avais toujours une gifle en retard… Que je me
dépêchais d’éviter… Je gardais la porte des chiots ouverte pour entendre venir…
Je faisais caca comme un oiseau entre deux orages... Je bondissais, à l’autre
étage, on me retrouvait pas… Je gardais la crotte au cul des semaines. Je me
rendais compte de l’odeur, je m’écartais un peu des gens. « Il est sale
comme trente-six cochons ! Il n’a aucun respect de lui-même ! Il ne
gagnera jamais sa vie ! Tous ses patrons le renverront ! »… Il
me voyait l’avenir à la merde... « Il pue !... Il retombera à notre
charge !... » Papa voyait lourd, voyait loin. Il renforçait ça en latin « Sana… Corpore sano »...
Ma mère savait pas quoi répondre.
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