mardi 21 janvier 2014

Le sergent arrive, je ne peux plus me cacher, il va me mettre aux arrêts. Être digne. Après tout, c'est l'image que je veux laisser. Le souvenir d'un sould'ah qui a joué, qui a perdu, mais qui n'a pas failli. Hi-clac, le petit gradé entre, frétillant des talons, les mains dans le dos. Bonjour madame, monsieur, tout va bien ? Comment ? Je rêve ! Il m'a à peine vu. Pas regardé, pas identifié ! Pris pour un autre. Tout va bien ?? Mais de quoi parle-t-il ? Je me lève, ajuste mon béret et quitte la chambre. Revue de paquetage ? M'en fous. Suis déjà dans la cour. Gamberge grave en traçant vers le coin du mur qui laisse accès à la caserne depuis le jardin du n° 22 de la rue Dreyfuss-Maier. Et s'il avait fait semblant de ne pas me reconnaître pour mieux me cueillir en train de faire l'a-mur ? L'enfoiré, il en est capable. C'est vrai qu'un civil de 30 ans qui se déguise en militaire et qui fait le mur à l'envers pour entrer dans une caserne, c'est pas courant. Au milieu de la place d'armes, je prends à main droite vers le mess. Ne pas s'affoler. Je vais m'en jeter un avec Pierre, le coiffeur-plaquiste. Mais ça n'explique pas tout. Pourquoi ne m'a-t-il pas regardé ? Merde ! J'y pense, à force de boire la ciguë du GARDE ET AVOUE, je dois être mithridatisé. Vite. J'entre par la réserve et tombe en arrêt devant le miroir du salon. Aaahh... c'est horrible ! J'ai une gueule de rampouille !

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