Le sergent arrive, je ne peux plus me cacher, il va me mettre aux arrêts. Être digne. Après tout, c'est l'image que je veux laisser. Le souvenir d'un sould'ah qui a joué, qui a perdu, mais qui n'a pas failli. Hi-clac, le petit gradé entre, frétillant des talons, les mains dans le dos. Bonjour madame, monsieur, tout va bien ? Comment ? Je rêve ! Il m'a à peine vu. Pas regardé, pas identifié ! Pris pour un autre. Tout va bien ?? Mais de quoi parle-t-il ? Je me lève, ajuste mon béret et quitte la chambre. Revue de paquetage ? M'en fous. Suis déjà dans la cour. Gamberge grave en traçant vers le coin du mur qui laisse accès à la caserne depuis le jardin du n° 22 de la rue Dreyfuss-Maier. Et s'il avait fait semblant de ne pas me reconnaître pour mieux me cueillir en train de faire l'a-mur ? L'enfoiré, il en est capable. C'est vrai qu'un civil de 30 ans
qui se déguise en militaire et qui fait le mur à l'envers pour entrer
dans une caserne, c'est pas courant. Au milieu de la place d'armes, je prends à main droite vers le mess. Ne pas s'affoler. Je vais m'en jeter un avec Pierre, le coiffeur-plaquiste. Mais ça n'explique pas tout. Pourquoi ne m'a-t-il pas regardé ? Merde ! J'y pense, à force de boire la ciguë du GARDE ET AVOUE, je dois être mithridatisé. Vite. J'entre par la réserve et tombe en arrêt devant le miroir du salon. Aaahh... c'est horrible ! J'ai une gueule de rampouille !
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