jeudi 25 juillet 2013

Ça me pendait au bout de la truffe. Mark Jaughn, un ami de Bedwho qui travaille à la CNIL m'avait dit en janvier, avec un petit sourire en coin : « Attendez-vous un de ces jours à la visite de la volante. Ils ont reçu des consignes pour pratiquer des contrôles inopinés dans la presse électronique ». Je n'y croyais qu'à moitié car ce John Mark m'avait l'air d'un bluffeur, le genre à prendre des airs ou à jouer à l'homme qui en sait plus que les autres. Renseignement pris, la "volante" est le diminutif de BEV, Brigade Éditoriale Volante, un organisme de contrôle de la presse indépendante, créé en 2005 et placé sous la tutelle du ministère de l'Intérieur. Il disait vrai. La semaine dernière, un homme s'est présenté au journal un matin à l'ouverture. Il m'a demandé de lui remettre mon agenda, mon téléphone et de le laisser seul dans le bureau. Il est reparti à midi et j'ai reçu hier ce procès-verbal :

                             
             
         CESS n°89/13
          BEVBA  Brigade Éditoriale Volante Bourgogne Alsace  =/=  le Fermoir

          Suite au passage de notre agent dans vos locaux le jeudi 18 juillet 2013, 
          celui-ci a constaté les anomalies et infractions suivantes :

          1 - publication journalière à des horaires prédéfinis laissant penser à
               une ligne éditoriale doctrinaire
          2 - moins de 5% du contenu en rapport avec l'actualité
          3 - subjectivité, prosélytisme (traces)
          4 - militantisme visant à éradiquer l'anthropomorphisme
          5 - insuffisance de moyens d'expression mis à la disposition du lectorat
          6 - tribune donnée à un sous-groupe non représentatif
          7 - préférence canine revendiquée de type DoS*
               *Dogfather of Soul = I'm a dog and I'm proud

          Les points 6 et 7 constituent des infractions au regard de la charte muette
          de la presse indépendante. Sans réponse détaillée et motivée avant le 1er
          octobre 2013, le quotidien ( blog ) sera mis sous tutelle pour une durée de
          15 jours, reconductible deux fois. Si aucun ajustement rédactionnel n'est
          intervenu au 46ème jour, le journal verra sa parution suspendue.
          Les points 1 à 5 feront l'objet d'une contre-visite.

          Fait à Dijon le 22 juillet 2013, pour réunir ou ruiner ce que de droit,
                                                                  
                                                                                 Guy Rey, contrôleur
                                                                                  
        
       

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