jeudi 13 juin 2013

L'autre jour à la radio, un homme, j'ai oublié qui, expliquait pourquoi il lisait peu. « De deux choses l'une, expliquait-il, soit le livre me plaît et ma cervelle est polarisée, magnétisée, mon imagination se met en marche et me déconnecte du propos, de l'histoire. J'ai envie de faire des choses, des idées naissent qui m'éloignent de l'action de lire, et je n'arrive pas à me plonger véritablement dans le livre. Soit ça ne me plaît pas, et au bout de quelques pages, je laisse tomber » Imparable démonstration que la lecture n'est pas un acte anodin (voir notre article du 18 décembre 2011). L'année dernière, toujours à la radio, François Busnel faisait parler Wajdi Mouawad. La conversation portait sur les sujets les plus variés, dont le dernier roman de cet écrivain libanais : Anima. L'écouter m'a donné envie de le lire. Une fois le livre en main, j'eus une bonne surprise et une mauvaise. La bonne : presque tous les chapitres portent un nom d'animal, en latin. Passer domesticus, Canis lupus familiaris, Felis sylvestris, Corvus corax, Serinus canaria, Vulpes vulpes, Canis latrans, etc. La mauvaise : l'histoire commence comme un film d'horreur, sexe noir et hémoglobine. La suite revient très vite dans le chemin décrit par l'auteur et balisé par les noms donnés aux circonvolutions du récit : le point de vue animal. Mais cueilli par cette entame violente et incongrue, je remis le livre ivoire sous la pile et empoignai le n° 1600 de la collection 10/18 paru en janvier 1984, La femme changée en renard [ Lady into fox ] de David Garnett, un écrivain anglais né à Brighton en 1892 et mort à Montcuq en France en 1981. Enfant, il portait un manteau en peau de lapin, ce qui lui valut le surnom de Bunny, sous lequel ses amis le désignèrent tout au long de sa vie, qui fut longue. ~)(~

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