jeudi 31 janvier 2013

un jour ma chienne est morte, un dimanche après-midi ; elle était là, allongée devant la porte de la véranda, une des places qu'elle aimait dans la maison, surtout le matin quand le soleil montait ; elle a réussi ce que nous redoutons de ne pas savoir faire, un départ sans bruit, sur le bout des pattes ; j'ai pensé au dormeur du val ; aucun trou rouge ici, mais une langue rose, arrêtée ; dans la nuit qui a suivi m'est revenu l'écho de cette gigantesque gifle administrée par mon instituteur au ce2 et dont j'ai compris récemment qu'elle ne m'était pas destinée ; en plus de n'être que des larves, rien de péjoratif dans cette comparaison, nous sommes dans le jeune âge des monstres de naïveté ; de gentils monstres en l'occurrence, mais ça se gâte très vite et de plus en plus tôt ; je sais donc aujourd'hui que lorsqu'un adulte porte la main sur un enfant, c'est rarement pour un acte ou une parole déplacée, mais souvent pour celle d'un autre ; un abus de pouvoir que je me suis efforcé de ne jamais commettre, mais personne n'est à l'abri d'un accident ; en réalité, cet homme en voulait à ma mère qui faisait le même travail que lui dans le même établissement ; bien sûr je n'ai aucune preuve de ce que je dis là ; complètement arbitraire, et idiot, et incorrect est ce parti pris d'écrire sans majuscule et sans point ; uniquement avec des minuscules, des virgules et des point-virgules ; dans la tristesse, on est parfois désireux de braver un interdit ; plus l'interdit est dérisoire, plus le soulagement procuré est intense ; peut-être une lointaine parenté avec le moineau pendu de cosmos, un roman de witold gombrowicz paru en 1965, primé en 1967 ; c'est loin maintenant, mais pas tant que ça ; et la littérature, contrairement à l'histoire, repasse parfois les plats ; ~)(~

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