lundi 14 mai 2012

Pour illustrer de manière caricaturale deux des multiples variables de l'équation humaine, on peut tracer deux courbes. La courbe physique et la courbe mentale. La courbe physique croît de la naissance à 30 ans environ, puis passe par un plateau à l'étiage instable, avant de décliner lentement mais sûrement après 45. La courbe mentale est moins prévisible. Elle croît aussi, mais de façon moins linéaire, passant par des périodes de moindre activité, pendant lesquelles toute perte de performance n'est pas rédhibitoire. Le retour à l'état antérieur reste possible, dans une large mesure. Si régression il y a, à plus forte raison en cas de dépression, la faculté de résilience est une réalité, souvent ignorée, mais efficiente jusqu'à un âge avancé. Le point crucial de ce graphe est donc le moment où les courbes se croisent. Mais quand on s'en aperçoit, la chose est faite et cette révélation se borne à un constat. Amiable doit être celui-ci, mais aimable souvent il n'est pas. Alors que le corps rue dans les brancards et s'épuise en un vain baroud d'honneur, l'esprit continue à s'enrichir de l'expérience de chaque instant, telle une bibliothèque accueillant les livres sans limite de nombre, de taille, de poids, sans filtre académique ou dogmatique, ni valeur supposée ou reconnue.
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P.S. j'ai bien conscience que ce court exposé reflète une pensée typiquement occidentale qui ferait sourire les millions - les milliards (!) - d'adeptes des philosophies orientales. Mais sans la liberté de dire des conneries, le pigiste perd toute légitimité, même s'il garde son crayon bien calé sur l'oreille.

1 commentaire:

  1. Je n'ai pas beaucoup d'ouverture sur les philosophies orientales, mais avec une sensibilité occidentale, je ressens ce texte proche de mon expérience.

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