vendredi 17 février 2012

Je le voyais venir gros comme une amabilité de Mélenchon. Voilà que l'affectif débarque dans le petit jardin de ma conscience politique. Non seulement cette bonne vieille bipolarisation que je fuyais comme la peste depuis 5 ans m'a mis le marché en main, mais des sentiments d'ordre privé se sont invités à mon buffet de campagne, rebattant les cartes d'un jeu déjà compliqué. Deux amis très proches, bien que géographiquement éloignés, se sont introduits à mon insu - et au leur - dans la palette des nombreux candidats soumis à nos suffrages. Dans les mimiques et la physionomie de François Hollande, je retrouve des expressions saisissantes de vérité de mon ami du Sud. Un ton bon enfant, une gravité teintée d'ironie non feinte, là est toute la différence. Cet œil en coin qui passe si vite de la circonspection au sourire radieux est une faculté assez peu répandue pour être remarquée. En ce qui concerne Henri Guaino, ce fut plus long à se dessiner. Mais ce regard direct, un peu perché et introspectif, dénué de bassesse, au point de s'apparenter parfois à de la bienveillance, cette clarté et cette concision dans le propos me font penser à mon ami du Nord. Cet homme - H.Guaino - reste un vrai mystère à mes yeux. Il est l'incarnation d'un certain nombre de qualités qui sont antinomiques de son appartenance au camp du candidat président. Sa rhétorique et son attitude le placent à l'évidence - ou alors c'est moi qui suis à l'Ouest - aux antipodes de l'UMP. Que fait-il dans cette galère ? Quelle circonvolution de son cerveau l'a guidé vers ce parti, alors que tout indique par ailleurs qu'il n'en est pas. Sans aucun doute, la réponse est dans son statut de conseiller spécial et de plume de Sarkozy. Le fou du roi en quelque sorte. Mais cela ne résout pas mon problème. Comment échapper à la polarisation et à l'affectivité dans la politique ? Si vous avez des idées, le Fermoir est ouvert à toutes vos propositions.

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