JOURS INTRANQUILLES À AUVERS (19-fin)
Lettre à Théo et Jo (vers le 10 juillet 1890)
J'espère de tout mon cœur que le voyage projeté puisse vous procurer un peu de distraction. Souvent je pense au petit, je crois que certes c'est mieux d'élever des enfants que de donner toute sa force nerveuse à faire des tableaux, mais que voulez-vous, je suis moi maintenant - au moins me sens - trop vieux pour revenir sur mes pas ou pour avoir envie d'autre chose. Cette envie m'a passé, quoique la douleur morale m'en reste.
Je regrette beaucoup de ne pas avoir revu Guillaumin, mais cela me fait plaisir qu'il ait vu mes toiles. Si je l'avais attendu, je serais probablement resté à causer avec lui de façon à perdre mon train.
Vous souhaitant de la chance et bon courage et prospérité relative, je vous prie de dire une fois à la mère et à la sœur que je pense à elles bien souvent, d'ailleurs j'ai ce matin une lettre d'elles et répondrai sous peu.
Poignées de main en pensée,
Je regrette beaucoup de ne pas avoir revu Guillaumin, mais cela me fait plaisir qu'il ait vu mes toiles. Si je l'avais attendu, je serais probablement resté à causer avec lui de façon à perdre mon train.
Vous souhaitant de la chance et bon courage et prospérité relative, je vous prie de dire une fois à la mère et à la sœur que je pense à elles bien souvent, d'ailleurs j'ai ce matin une lettre d'elles et répondrai sous peu.
Poignées de main en pensée,
t. à t.
Vincent.
Mon argent ne me durera pas bien longtemps cette fois-ci, ayant à mon retour eu à payer les frais des bagages d'Arles. Je garde de ce voyage à Paris de bien bons souvenirs, il y a quelques mois j'osais peu espérer revoir encore les amis. J'ai trouvé bien du talent à cette dame hollandaise. Le tableau de Lautrec, portrait de musicienne, est bien étonnant, je l'ai vu avec émotion.
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