JOURS INTRANQUILLES À AUVERS (17-fin)
Lettre à Théo et Jo (2 juillet 1890)
Que veux-tu que je dise quant à l'avenir peut-être, peut-être, sans les Boussod ?
Ce sera comme ce sera, tu ne t'es pas épargné du mal pour eux, tu leur as servi avec une fidélité exemplaire tout le temps.
Je cherche moi à faire aussi bien que je peux, mais je ne te cache pas que je n'ose guère y compter d'avoir toujours la santé nécessaire. Et si mon mal revenait, tu m'excuserais, j'aime encore beaucoup l'art et la vie, mais quant à jamais avoir une femme à moi, je n'y crois pas très fort. Je crains plutôt que vers mettons la quarantaine, je déclare ignorer mais absolument, absolument, quelle tournure cela puisse encore prendre.
Mais je t'écris de suite que, pour le petit, je crois qu'il ne faut pas t'inquiéter outre mesure, si c'est qu'il fait ses dents, eh bien pour lui faciliter la besogne peut-être pourrait-on le distraire davantage ici où il y a des enfants, des bêtes, des fleurs et du bon air. Je vous serre bien la main à toi et à Jo en pensée et embrasse le petit.
t. à t.
Vincent.
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