mercredi 5 décembre 2012

FRAGMENTS D'UN MANIFESTE CANIN (6)

En réalité, on aime ses parents pour leurs défauts affirme M.Rufo, un psychiatre humain. Foi d'animal, je signe des quatre pattes. Mon père était un berger allemand de toute beauté, mais il avait une faiblesse handicapante, un penchant auto-immun qui lui faisait percevoir autrui par intermittence seulement. Sa perception de l'ici et maintenant était incertaine, son empathie émettait un signal faible, perturbé par des éléments qui m'étaient d'autant plus étrangers que je ne connaissais rien de sa vie antérieure à ma naissance. Ma mère, épagneule non ibérique, souffrait de cette conjonction de facteurs défavorables et il m'a fallu plus d'un lustre canin - 40 ans en EAH - pour faire un lien entre sa souffrance et mon CDE (complexe de dog émissarité). Tout cela pour une simple question de genre. Émargeant au sexe masculin, je me suis glissé sans coup férir et sans m'en apercevoir dans la peau de mon père. Quand on ajoute à ça le poids du déterminisme génétique qui n'est pas mince, mais qui relève d'un autre registre, plus formel, on voit que le libre arbitre et les marges de manœuvre sont bien maigres.

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